mercredi 21 octobre 2015

DAY 35: Jour J, Vendredi 28 Août 

C'est assez étrange. Je ne suis pas si triste de partir d'Irlande mais plutôt curieuse de revenir chez moi. Je me demande si les bénéfices du voyage, et ce que j'ai pu découvrir sur moi-même pendant ces 5 semaines seront visibles dans mon quotidien une fois que je serai rentrée. 
Je ne suis pas non plus partie à l'autre bout du monde, mais ce périple en Irlande a tout de même eu sa dose d'exotisme, d'aventures et surtout, d'inconnu. Savoir si j'aurais toujours peur de choses anodines, c'est cela qui m'intrigue le plus. La peur. On a tous peur de quelque chose et bien souvent ce n'est pas nécessaire. On peut avoir peur d'un élément qui ne nous est pas familier, d'un changement dans nos habitudes quotidiennes, d'une chose qui nous menace, et finalement, avoir peur pour nous pousser à avancer, à grandir. Bien entendu je continuerai à ressentir la peur à mon retour, mais j'espère qu'elle sera plus bénéfique, car j'ai (en tout cas je l'espère) pu prendre en assurance pendant ces 5 semaines. Bien sûr la confiance et l'estime de soi est un travail personnel lent mais nécessaire, et ce n'est pas en faisait un voyage que l'on a trouvé la solution au problème, si j'ose dire. Un voyage n'est pas une fin en soi mais il donne l'envie d'y revenir, et laisse un gout tellement agréable que l'on a envie d'y regoûter. Et c'est par un processus à long terme ou répétitif que le voyage apportera un bénéfice vraiment durable, puisqu'il aura permis à l'individu de se débrouiller et d'agir en fonction de ce qu'il vaut et ce qu'il est lui, et non pas par rapport à l'entourage (famille, amis, collègues, groupes). Partir seul permet donc de se retrouver et en quelques sorte de se "décrasser" d'influences auxquelles nous sommes soumis quotidiennement, et de mettre notre âme et notre personnalité à nue face au monde mais surtout, face à soi.
C'est à cela que j'ai pensé lorsque je me suis levée, en passant par les adieux avec Rory et sa famille, l'arrivée à Toulouse, et le retour chez moi.


De retour au bercail!
A la maison rien n'a changé, mais je découvre le plaisir de revenir, de retourner à une certaine forme de facilité. Mais je commence à me connaitre, je vais vite me lasser de ma routine de lycéenne, de retourner à ce statut, de me renfermer dans cette sorte de petite boite. J'avais pourtant réussie à en sortir le temps d'un été, et même si j'avais été un peu courbaturée par cette boite, je me suis retrouvée devant un immense champ de possibilités, ce qui m'a permis de reprendre ma forme initiale, celle que la boite m’empêchait d'avoir. Je ne désire qu'une chose à présent, repartir. Le sac à dos est prêt.



 https://www.youtube.com/watch?v=0Ywc3HJaUfI



DAY 34: Jeudi 27 Août

Ce matin je me demande en quoi ce dernier jour serait spécial et clôturerait dignement ce voyage. J'ai besoin d'une dernière essence d'aventure, mais je réfléchis au programme de la journée et je ne vois rien de spécial, aucun itinéraire douteux prévu, pas d’événements ou de visites qui me prédestinerais à ressentir une dernière fois cette étincelle, cette sensation comme si je faisais partie intégrante du monde, familière et à la fois étrangère à ce qui m'entoure. Sensation que j'ai pu ressentir le plus souvent dans la Nature durant ce voyage. 
Je change de chemin ce matin, dans le but de voir la Cathédrale St Patrick... monument imposant et impressionnant mais ce qui me plait le plus c'est son jardin annexe! Etant toute seule, j'ai pris l'habitude d'observer les gens. Ici, tout le monde à l'air heureux, paisible, et profite du soleil, en tout cas voici le souvenir qu'il me reste. 



St Patrick's Cathedral

Petit bout de chou!
Je retrouve une toute dernière fois Cécile pour manger... Mais pas n'importe où! Dans un salon de thé connu sous le nom de "Queens of Tarts" et qui restera gravé dans ma mémoire, déjà parce que c'était tout simplement succulent, mais aussi et surtout car j'y ai pris mon tout premier Irish Coffee! Et quoiqu'on puisse en dire, ce n'est pas si étrange que ça. Les premières gorgées sont étonnantes mais plutôt bonnes, ce sont surtout les dernières qui sont particulièrement écœurantes puisque très concentrées en Whisky. L'irish whisky, validé!




Je vais ensuite visiter le Dublin City Gallery, en remontant l'avenue d'O'connell Street. A l'intérieur je recroise une femme française avec qui j'avais sympathisé à l'auberge de jeunesse.





A la sortie, rebelote de la pluie, nous courons alors nous réfugier dans les magasins d'O'Connell Street, puis nous profitons des dernières minutes ensemble pour prendre une photo, et se dire au revoir!

Il est déjà 18h00, et je devais retrouver le Breton d'hier pour prendre une pinte, mais pas de nouvelles...! je réfléchis à ce que je pourrais faire en attendant de recevoir un texto pour me dire qu'il est sorti du travail... Et là je réalise que j'ai oublié d'aller à Phoenix Park, là où l'on peut voir, et approcher sans problèmes une multitude de daims! Le petit soucis, c'est que je suis partagé entre voir le Breton... et voir les daims! Sachant que Phoenix Park est au moins à une heure de marche, qu'il sera bientôt trop tard en comptant le temps de trajet pour rentrer chez Terry à pied, et que je ne connais pas le chemin.
Bon bref! je vais arrêter de me poser 10 000 questions et je vais aller les voir ces daims! Quand je suis enfin arrivée à Phoenix Park, je réalise très vite la taille du lieu, et la difficulté que je vais avoir à trouver ces daims. Je ne fais pas tenir le suspens plus longtemps, malgré mes recherches, et malgré avoir harcelé le moindre passant du parc pour savoir où ils se cachaient, je n'en ai vu aucun. Mais ce n'est que partie remise, je reviendrai un jour dans ce parc!
Même si la déception était au rendez vous, j'ai tout de même fait une super balade dans le parc, avec la lumière du soleil couchant, c'était tout simplement féérique de se trouver dans cet endroit, seule.










 Je n'ai pas encore de nouvelles de mon cher ami breton, mais je dois à présent rentrer chez Terry et Hélène puisque j'ai encore 1heure de marche devant moi! Je n'ai jamais autant rêvé d'avoir un massage de pied ...
Sur le chemin du retour, j'admire, fascinée et apaisée, le soleil se couchant sur Dublin, je me sens à ma place, entière. Je ne pensais pas à nouveau ressentir cette sensation, il suffisait simplement que je me retrouve seule, en tête à tête avec moi-même et face à toutes les possibilités qu'offrent la liberté.
Merci Zellidja.

mardi 20 octobre 2015

DAY 33: Mercredi 26 Aout

En arrivant dans la cuisine ce matin, je découvre à ma grande surprise, la table débordante de nourriture. Terry et Hélène sont déjà au travail et je pars à mon tour de la maison direction le Centre de Dublin! Le petit souci c'est que je ne connais pas le chemin, je ne l'ai fait qu'une fois en voiture donc c'est assez compliqué de se repérer. Mais heureusement pour moi, je croise des personnes qui m'indiquent la route, un d'eux n'hésite pas à m'accompagner quelques minutes en marchant. 
Une heure plus tard, je retrouve Jules et Quentin à la tour du Spire dans O'connell Street, ils ont quelques cadeaux pour moi à l'auberge de jeunesse! La veille ils sont sortis à Temple Bar et m'ont dégoté 3 pintes, 2 sortes de calices pintes et des dessous de verre de Temple Bar... Une des pintes et une vraie pinte Guinness de Temple Bar moulé et tout ce qu'il faut! Ils sont géniaux... je peux repartir en France sereine à présent!


Nous allons ensuite à St Stephen's Green (et oui! encore!) mais aujourd'hui je découvre des parties du parc que je n'avais pas encore vues, je ressens maintenant pleinement la magie du lieu: derrière ces parcelles d'herbe et de fleurs, se cachent des écureuils, des oiseaux, des cygnes,...









Nous marchons ensuite jusqu'au Dublin Castle, en plein cœur du centre historique de Dublin, dont les bâtiments datent du 13e siècle. Le Dublin Castle fut auparavant le siège du pouvoir britannique. Dans l'enceinte du chateau se trouve un petit espace vert parfait pour s'allonger dans l'herbe lorsqu'il ne pleut pas et que l'on est lassé de St Stephen's Green..





Sur le chemin du retour, je décide de passer devant la Cathédrale de Dublin "the Christ Church" , malheureusement, comme la grande majorité des églises d'Irlande, l'entrée est payante, je jette donc un coup d’œil furtif à l'intérieur pour me donner une idée générale du lieu. 



Il est encore tôt, et je décide d'errer un peu dans le coin, je passe devant le musée de l'Histoire Viking de Dublin : Dublinia Museum. Puis quelques mètres plus loin, je croise un jeune homme en costard-cravate et je prends quelques secondes pour le reconnaître...(normal, la dernière fois que je l'ai vu il était habillé en bon baroudeur et venait de faire quelques semaines de camping sauvage en Irlande) Bon je mets fin au suspens...C'est un des Bretons que j'avais rencontré deux semaines auparavant à Galway avec qui j'avais mangé un Kebab à 4 heures du matin quelques heures avant de partir en stop pour le Croagh Patrick! On reste planté là, dans la rue, en essayant d'imaginer l'infime probabilité de se recroiser à Dublin, précisément à l'heure de la sortie de son boulot, exactement dans cette rue, rue qui n'est absolument pas touristique! 
Nous faisons une balade ensemble, à se raconter tout ce qui s'est passé depuis la dernière fois. On se quitte finalement vers 19h pour ne pas qu'il rate son bus. Je repars de mon coté, le sourire jusqu'aux oreilles, encore sous le choc de l'avoir revu.


Ce soir Hélène a préparé un délicieux repas pour le retour de son fils, Rory, qui vient de rentrer le jour même de Los Angeles, où il avait passé 3 mois. 

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lundi 19 octobre 2015

DAY 32: Mardi 25 Aout

Aujourd'hui, il est impératif que je commence sérieusement la visite de la Capitale. C'est bien joli de se prélasser dans St Stephen's Green toute l'après-midi, mais ça ne nourrit pas un voyage. Malgré une nuit agitée et très courte (il faut préciser qu'une famille de 10 Espagnols ont quitté la chambre de l'auberge à 3heures du matin pour prendre leur avion : ils ont été d'une discrétion remarquable! Humm hum..), je pars tout de même déterminée pour passer au peigne fin chaque recoin de Dublin. Je me lance dans un marathon des musées, inutile de vous précisez que c'était sous une pluie battante... On commence à s'y faire maintenant, dommage que ce soit à la fin du voyage! :D Bref , je m'égare.. J'ai donc suivi un petit parcours en forme de coquille d'escargot que voici: 

J'ai ainsi pu visité une église dans laquelle il y avait une chorale qui s’entraînait, puis j'ai atteint le premier musée: Le musée national d'Histoire naturelle. Je misais beaucoup sur ce musée en espérant trouver une mine d'informations pour mon projet. Malheureusement c'était un petit musée de deux étages remplis d'animaux empaillés ou de reproductions... Difficile d'en savoir beaucoup sur la nature irlandaise là-dedans. 
 Sur cette petite déception, je me dirige toujours plus mouillée par la pluie vers la Gallery Nationale. Cela n'avait rien à voir avec mon étude du Patrimoine Naturel le long du Wild Atlantic Way...mais  qu'est ce que c'était beau à l'intérieur! A chaque étage différents arts étaient mêlés et cela permettait de satisfaire tous les goûts.
L'avant dernière étape de ce parcours est le Musée National d'Histoire et d'Archéologie dont les expositions sont riches et variées : l'Irlande lors de la préhistoire, exposition de cadavres de personnes ayant subi différents sacrifices durant l'age de bronze retrouvés dans la tourbière,. c'était donc une visite plutôt originale, je dirai même : inattendue!
Homme retrouvé dans les Tourbières au centre de l'Irlande
Au moment de sortir, je croise les deux loustics de l'auberge de jeunesse (Quentin et Jules)  qui eux aussi avait soif de culture ce jour là. Je pars ensuite de mon coté pour voir la Bibliothèque Nationale car il se fait tard, mon ventre crie famine et je dois bientôt rejoindre Cécile pour manger un bout. Cette bibliothèque est vraiment époustouflante mais je n'ai pas eu le droit de la prendre en photo... Voici en guise de mise en bouche l'aperçu des escaliers et du hall menant jusqu'à la bibliothèque, pour le reste, c'est à vous d'y faire un tour!





Après cette matinée et après-midi culturelles, un petit creux se faire sentir, et dans une telle situation, rien de mieux que de se trouver un salon de thé irlandais... HUmmm .. après une averse glaciale, c'est juste la Perfection.. et puis il faut bien remonter le moral de Cécile qui ne trouve toujours aucun logement sur Dublin..


A 16h00, je retourne à l'auberge "Abrahams" pour récupérer mon sac à dos et quitter les lieux. En effet, je pars de l'auberge puisque je vais passer mes 3 dernières nuits chez Terry, un ami de Seana (ma charmante hôte de Belfast). Me voilà, devant la gare de Dublin, trempée jusqu'à l'os, attendant Terry... mais il ne tarde pas à se garer avec sa belle Jaguar devant moi... Sensation de honte instantanée lorsque je m'assoie sur ses sièges en cuir avec mes affaires dégoulinantes. 
Seana avait raison, Terry se montre très accueillant et fait tout pour que je me sente chez moi. Il s'excuse même de n'avoir qu'une chambre à me proposer, trop petite selon lui!
Cette soirée est l'occasion de faire connaissance avec Terry et sa femme, puis c'est également pour moi le moment de me reposer. Je prends de plus en plus conscience qu'il me reste peu de temps en Irlande, peu de temps pour profiter de ces derniers instants d'autonomie, de découverte, de liberté... Je ferme mes yeux, satisfaite des souvenirs amassés durant ces 5 semaines, mais j'ai un étrange ressenti comme si cela ne s'était pas produit réellement. J'ai envie et besoin de plus, de repartir, seule, mais plus loin cette fois ci. Pour l'instant, il me reste 3 jours en Irlande, mais je sais qu'ils seront différents des autres, plus tranquilles. Je n'ai plus à faire du stop ou à me demander ou je crécherai le lendemain. La fin du voyage est déjà toute tracée, et perd un peu ce coté magique que m'apportait l'aventure.

dimanche 27 septembre 2015

DAY 31: Lundi 24 Aout

Première journée dublinoise. La fin du périple approche... Je ne préfère pas y penser pour ne pas déprimer. Il faut profiter de ces derniers jours avant le retour violent à la réalité. Bref tout ça pour dire que je suis allée petit-déjeuner pleine de motivation et d'espoir pour cette nouvelle et 5e semaine en Irlande. Buffet à volonté au petit-déjeuner, ça commence bien!
Je vais pour m'assoir avec mon plateau et ..OH! je rêve c'est pas possible! 2 garçons à qui j'avais parlé juste 10 secondes, il y a 2 semaines à Doolin, avant de prendre le ferry pour les Iles d'Aran. Ils ont également fait une grande partie de l'Irlande en stop et camping sauvage, et débordent d'anecdotes croustillantes! L'Irlande est vraiment petite...
 Finalement nous restons ensemble à se raconter nos voyages respectifs jusqu'à ce que Cécile me propose de la rejoindre devant l'auberge pour pique niquer à St Stephen's Green.




 Après une bonne sieste dans l'herbe sous un soleil inhabituel, nous partons pour visiter Trinity College à 10 minutes du parc.



Dans la cour de Trinity College.

Cécile part ensuite pour rechercher un appartement pour son année à Dublin, tandis que je continue à marcher au gré des rues qui m'inspirent le plus. Je rentre un peu plus tard à l'auberge pour me reposer. Repos de courte durée puisque j'y fais la connaissance d'une allemande, d'un hongrois et d'un canadien dans un petit salon de l'auberge. Nous restons discuter sur les canapés, puis il est déjà l'heure de partir faire un tour à Temple Bar.
Je suis avec Cécile et nous tombons nez à nez avec les deux garçons de ce matin, Quentin et Jules. Ils sont accompagnés d'une amie française qu'ils connaissent de puis longtemps. Elle est venue à Dublin pour une année en tant que fille Au-pair. Nous passons finalement la soirée tous les 5, entre un Burger King et une pinte offerts par ces messieurs!



Nous nous arrêtons dans un des seuls pubs d'Irlande boycottant la Guinness, trop commerciale, et préférant servir des "Craft Beers", juste délicieuses! Autour de l'équivalent d'une Guinness artisanale au chocolat et d'une bière blonde aux épices nous faisons connaissance avec un habitué du pub. Il est finalement un peu tard pour que Cécile rentre toute seule à pied. Avec la plus grande des discrétion, elle se faufile dans l'auberge, sans pass, pour dormir avec moi dans le dortoir. Ni vu ni connu!